PhiloVIVE ! La philosophie orale et vivante

 

S'indigner, c'est juste. Se sacrifier, c'est scandaleux.

Sous prétexte qu'elles sont acceptées par leurs peuples, dira-t-on que les lois des despotes sont justes ?
Un dictateur a "le droit" de tuer qui il veut : c'est juste scandaleux. Que la loi lui donne ce prétendu droit, que le peuple, en votant, ait pu le concéder, est tout aussi scandaleux : on ne peut avoir le droit de nier le droit.

L'humain est-il humain?

Qu’est-ce qu’un homme ?
Qu’est-ce qui est humain ?
J’ai bien peur de ne pas savoir répondre à cette question.
Je n’y répondrais donc pas.
En deux parties.
La première énoncera les qualités de l’homme, ce que notre civilisation chrétienne et notre pensée cartésienne définissent comme le propre de l’homme.
La seconde, sensiblement plus longue, réfutera la première en montrant ses conséquences monstrueuses (donc inhumaines).

Je t’aime : est-ce que cela te regarde ?

Aimer c'est faire une expérience très intime, qui ne regarde personne... pas même la personne aimée !? Le dire est différent : c’est l’étaler au grand jour, en faire une expérience transpersonelle.
“Je t’aime” ne signifie pas seulement “ton existence me ravit”. Dire “je t’aime”, c’est dire qu’on tend vers l’autre -et qu'on rêve de voir ses bras s'ouvrir... c’est faire une proposition : “on fusionne ?”
Dire "je t'aime" est intrusif : mine de rien, il s’agit moins d’informer l’autre d’un sentiment qu’on éprouve pour lui, que de lui demander la réciprocité. Autant dire “aime moi”. Ou encore : "je te foutrais bien un grand coup d'amour à travers la gueule !"

“Ceci est mon corps”

On conçoit ordinairement l’esprit comme supérieur à la matière : l’âme doit gouverner les mouvements du corps et non l’inverse. C’est pourquoi celui qui se révèle incapable de maîtriser ses pulsions n’est plus considéré comme une personne, mais comme un phénomène organique : pitoyable, avili par son corps qui prend sa revanche, l’individu lui-même est nié. Le corps pose problème, ne serait-ce qu’à cause de la formule christique ambiguë : “ceci est mon corps” ; ceci, c’est-à-dire cette chose qu’est mon corps, considéré comme un objet. Pourquoi ce détachement (voire ce mépris) par rapport au corps ? Le considérerait-on comme impur en établissant une hiérarchie allant du spirituel au matériel ?