PhiloVIVE ! La philosophie orale et vivante

 

La sanction

Conférence de François Housset à la
Mercredi 26 novembre 2014 de 10h30 à 12h30, MAISON DES ASSOCIATIONS
11 AVENUE PASTEUR
76000 ROUEN


Pourquoi joue-t-on ?

À la balle, aux cartes, contre un ordinateur ou un partenaire, les occasions de jouer sont nombreuses. Mais pourquoi jouer ?
Premier argument : le plaisir. Jouer, c’est jouir. On s’amuse à se passionner pour des trucs débiles. Y’a-t-il eu touche ? dois-je acheter un quatrième hôtel rue de la Paix ? y’a-t-il encore de l’atout dans le jeu ? Combien j’ai tué de strem (1) ?
Second constat : jouer, c’est à la fois blaguer et s’entraîner. L’enfant qui joue à tirer sur ses copains le fait à la fois pour rire et le plus sérieusement du monde : il les vise vraiment. Qui sait si un jour il tirera pour de vrai ?
Les enfants (d’homme et d’animal) ne jouent pas pour s’amuser. Le prédateur privé de jeux de jeunesse se trouverait incapable de bondir, de mordre, de chasser tout simplement. Il ne ferait pas long feu, ébaucherait quelques gestes, si peu et si mal ! Faute d’exercice, de simples potentialités n’auront pas le temps de devenir des gestes assurés. Une aptitude s’acquière en répétant des gestes jusqu’à les parfaire. Inlassablement. Le jeu amuse parce qu'il permet de s'améliorer. Il faut se donner quantité d’occasions d’échouer ou de réussir pour éprouver une véritable joie. Si d’aventure la faute n’est plus permise un jour, le geste sera devenu sûr pour avoir été répété dans le plaisir. Il est donc sage de jouer, parce que le plus pressant besoin est de se gouverner, d’acquérir une véritable maîtrise en exerçant son corps et son esprit à agir le mieux possible.