PhiloVIVE ! La philosophie orale et vivante

 

“Suis-je la mère de mes enfants ?”

On n’est pas mère parce qu’on a fait naître : on le devient, en adoptant ses propres enfants. Accoucher ne suffit pas : il faut encore assumer un rôle tout autre que celui de génitrice. Et ce rôle n’est pas seulement différent, il est aussi contradictoire : l’enfant n’est plus “la chair de ma chair”, “le fruit de mes entrailles”... mais une personne à part entière, un autre humain, déjà mystérieux, presque étranger, inconnu surgissant là où il n’était pas attendu. “Mais qui m’a donné cet enfant ?”

Le détachement de la “bonne mère” capable de dire “mes enfants ne sont pas mes enfants” s’oppose à une réalité de fait : l’enfant est “handicapé d’humanité” tant qu’il n’a pas acquis les capacités rationnelles, psychologiques et physiques lui donnant enfin assez d’autonomie pour être responsable -et respecté. En attendant, ne faut-il pas, en bonne mère, se soucier de lui qui ne sait pas se soucier de lui-même avec assez de réalisme ? S’accorder le droit -le devoir même- d’être la mère abusive prenant la place de son enfant pour choisir ce qui doit lui convenir comme s’il n’avait pas d’avis ? La mère assume pour l’enfant, comme s’il était une partie d’elle. A-t-elle le choix ? Pourrait-elle faire autrement ? Bien sûr : elle est libre, c’est elle qui affirme que ce bambin est le sien ; elle peut tout autant démissionner, ne pas se reconnaître mère, et son enfant n’est plus le sien, mais l’enfant de tous, ou de celle qui le récupérera.

À ce stade du débat (assez chaud !), nous nous sommes donné le temps de défricher, dans la jungle des imbroglio familiaux, trois concepts : la génitrice, la mère et la maman. Par génitrice, nous avons entendu la matrice, porteuse ; par mère celle dont la “fonction” consiste à s’occuper de l’enfant (le laver, l’habiller, le nourrir...) ; par maman la femme offrant comme en cadeau une vie affective. Ce partage était quelque peu grossier (il enlevait par exemple à la mère son amour), mais nous a permis une fois pour toutes de ne pas avancer en malentendants.

L’aspect purement biologique de la mère étant évacué, nous nous rendîmes compte (oh ! surprise feinte !) qu’il n’était pas nécessaire de faire des bébés pour avoir des enfants. Il est possible de chérir l’enfant dont on n’est pas génitrice, au point de le considérer comme son enfant (et il dit bientôt “maman”) ; il n’est même pas nécessaire que l’enfant soit un enfant : on peut adopter un adulte. Les religieuses le savent bien qui, à défaut de coucher et d’accoucher, se font appeler mères, à proprement parler puisqu’elles sont mères de tous les quidams dont elles se soucient leur vie durant. Enfin les femmes qui accouchent “sous X” sont génitrices sans avoir d’enfant, ce qui montre que génitrice et mère ne s’impliquent pas...

C’était aller un peu vite : au niveau logique, nous avons su débroussailler des types idéaux, mais rien ne va de soi. Pour revenir à l’exemple des femmes accouchant “sous X”, la séparation entre la femme et son enfant est tout de même vécue comme un arrachement, aussi volontaire soit-il. Et la morale vient complexifier le problème, avec sa compagne la mauvaise conscience : ces lâcheuses seront responsables de l’éternel sentiment d’être déraciné, que l’enfant se trimbalera sa vie durant -voire transmettra à ses enfants ! La responsabilité de la génitrice vient donc, en dernière analyse, se confondre avec celle de la mère : être génitrice, c’est presque devoir être mère. Et voilà un devoir, des ordres donnés à la femme enceinte : volontairement ou pas, elle devra assumer, prendre en charge le devenir de l’être quelle aura mis au monde. Mission fabuleuse et terrible à la fois. Être mère : un destin.

François Housset

www.philovive.fr


“Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de la Vie qui a soif de vivre encore et encore. Ils voient le jour à travers vous mais non à partir de vous. Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne sont pas à vous. Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées. Car ils ont leurs propres pensées... Vous êtes les arcs par lesquels sont projetés vos enfants comme des flèche vivantes. L’Archer prend pour ligne de mire le chemin de l’infini et vous tend de toute Sa puissance pour que Ses flêches s’élancent avec vélocité et à perte de vue. Et lorsque Sa main vous ploie, que ce soit alors pour la plus grande joie. Car de même qu’Il aime la flèche qui fend l’air, Il aime l’arc qui ne tremble pas.” Khalil Gibran, Le prophète.

L’enfant voit tout en nouveauté; il est toujours ivre. Rien ne ressemble plus à ce qu’on appelle l’inspiration, que la joie avec laquelle l’enfant absorbe la forme et la couleur. Beaudelaire, Le peintre de la vie moderne

“Qu’est-ce qu’un adulte? Un enfant gonflé d’âge.” Simone de Beauvoirr. La femme rompue.

“Non seulement les adultes brimaient ma volonté, mais je me sentais la proie de leurs consciences. Celles-ci jouaient parfois le rôle d’un aimable miroir; elles avaient aussi le pouvoir de me jeter des sorts; elles me changeaient en bête, en chose. “Comme elle a de beaux mollets cette petite!” dit une dame qui se pencha pour me palper.” “Je me suis demandé soudain: “Comment me voit-elle?” et j’éprouvai un sentiment aigu de supériorité: car je connaissais mon for intérieur, et elle l’ignorait; trompée par les apparences, elle ne se doutait pas, voyant mon corps inachevé, qu’au-dedans de moi rien ne manquait; je me promis, lorsque je serai grande, de ne pas oublier qu’on est à cinq ans un individu complet.” Simone de Beauvoir. Mémoires d’une jeune fille rangée.

“La magie du regard adulte est capricieuse; I'enfant prétend être invisible, ses parents entrent dans le jeu, ils le cherchent à tâtons, ils rient et puis brusquement ils déclarent : « Tu nous ennuies, tu n'es pas invisible du tout. Une phrase de l'enfant a amusé, il la répète: cette fois, on hausse les épaules. Dans ce monde aussi incertain, aussi imprévisible que l'univers de Kafka, on trébuche à chaque pas. C'est pourquoi tant d'enfants ont peur de grandir; ils se désespèrent si leurs parents cessent de les prendre sur leurs genoux, de les admettre dans leur lit: à travers la frustration physique ils éprouvent de plus en plus cruellement le délaissement dont l'être humain ne prend jamais conscience qu'avec angoisse.” Simone de Beauvoir, Le Deuxieme sexe

“La minorité ne maintient pas lenfant dans le non-droit. Elle signifie que s’il est titulaire de droits des la naissance, il ne saurait être sommé de les exercer immédiatement lui-même et désigne a priori ses parents comme ceux qui ont le pouvoir et le devoir de veiller au respect de ses droits fondamentaux.” Dictionaire d’éthique, dir Monique Canto-Sperber, PUF

“Ce qu’on déclare, ce sont les droit de l’homme et du citoyen. Par citoyens, nous devons entendre toutes les personnes engagées dans un Corps politique; mais par hommes, en tant que distingués des citoyens, que devons nous entendre? (...) ceux qui sont encore dans l’état de nature (...), qui ne peuvent avoir aucune aucune connaissance de cette déclaration faite pour eux.” BENTHAM. Sophismes anarchiques, in Tactique des assemblées, t.II.




Liens internes :




Lien externe :

Commentaires

La philosophie dans les livres et albums pour enfants
Par Mireille Carton et Christine Dumas

Une sélection de supports pour organiser des discussions philosophiques avec les enfants

Cette sélection est le fruit de lectures buissonnières et veut simplement montrer que les albums et livres pour enfants -voire très jeunes enfants ne sachant pas lire- peuvent être le point de départ de réflexions portant sur tous les grands thèmes de la “ philosophie ” : la connaissance, la pensée, le sens de la vie et de la mort, le langage et la communication, l’identité, le rapport à l’autre ... Quand on regarde ces ouvrages, on est d’abord séduit par l’originalité, la richesse de l’imagination, la poésie, l’humour ... aussi bien des images que des textes. C’est un premier niveau de lecture qui procure déjà un grand plaisir. Puis, à y regarder de plus près, on découvre le sens caché, les interrogations, parfois les réponses à des questions difficiles : comment être soi, comment accepter l’autre, comment communiquer, pourquoi la misère, la guerre ? ... C’est un autre niveau de lecture, qui nécessite un “ accompagnement ”, une aide au jeune lecteur. A partir de là, il est très difficile de faire un classement par âge, tout dépend du niveau auquel on lit ou fait lire. On finit par s’apercevoir que presque tous les ouvrages destinés aux enfants sont porteurs de questions et peuvent être lus “ philosophiquement ”. C’est une dimension supplémentaire : chercher la question, la réponse s’il y en a une, ou sa propre réponse si l’auteur laisse le lecteur la construire lui-même.
Distraire, amuser, faire rêver, mais aussi donner à réfléchir, à penser : les livres et albums pour enfants réussissent souvent à concilier imagination et raison !

I Acte-Sud Junior

1) collection “ Les contes philosophiques ”

L’étrange guerre des fourmis, Hubert Nyssen, illustrations de Christine Le Boeuf, 1996
(Iangage, violence, guerre)
Les fourmis vertes et les fourmis bleues vivent tranquillement leur vie de fourmis sans se préoccuper les unes des autres. Un jour, une fée a l’idée bizarre de leur faire don du langage. Mais elle ne leur donne pas le bon usage des mots. Les fourmis s’en servent pour se disputer, s’insu1ter, et cela finit par une guerre où toutes les fourmis trouveront la mort : même les vieilles fourmis, plus sages, qui avaient tenté d'attirer l'attention de leurs congénères sur les dangers des mots, meurent, enfermées par les autres qui ne voulaient pas les écouter, au fond de la fourmilière. “ Et voilà comment disparurent de la terre fourmis bleues et fourmis vertes, victimes de ces mots qui, sous leur apparence inoffensive, peuvent tuer ceux auxquels on les décoche. ”

Le boa cantor, Hubert Nyssen, illustrations de Claude Lapointe, 1996
(esprit critique, science et croyance)
Sur les rives du fleuve Amazone vit un perroquet nommé Brasil, à qui son maître a appris des airs d'opéra. Un jour, Brasil se fait avaler tout vif par un boa. Pendant que celui-ci se prépare à le digérer, Brasil, inquiet de se trouver dans cet endroit noir et gluant, l'estomac du boa, se débat comme un diable et entonne un air de la Flûte Enchantée. Deux savants qui s’en allaient étudier les boas de cette région n'en croient pas leurs oreilles : ce boa émet des sons : on dirait qu'il chante ! Ils enregistrent ce phénomène et repartent ravis de leur découverte. Ils appellent cette nouvelle espèce le “ boa cantor ”. Qtiand ils reviennent pour capturer l'animal et l'emmener au Muséum, le boa est mort. Brasil s'est si bien démené qu'il a fini par être rejeté par le boa. Mais ce dernier a trépassé des blessures que le perroquet avait provoquées dans son estomac. Les savants emmènent le boa pour le faire naturaliser. Désormais, il se trouve dans une belle cage en verre où on peut l'admirer et lire sur un panneau : “ On voit ici l'unique BOA CANTOR connu au monde . Ce reptile, de la classe des boas constrictors, appelés aussi boas empereurs, se distingue des autres par les étranges harmonies qu' il émet pendant sa lente digestion. ” Suivent naturellement les noms des illustres savants qui le découvrirent.

Marguerite et la métaphysique, Virginie Lou, illustrations de Marie Gard, 1996
(métaphysique, origine du monde, Dieu)
Marguerite est une petite rate très curieuse qui se pose toujours des questions sur tout : qui a fait les couleurs, la mer, la terre, les rats ? Elle veut savoir la cause de tout. Personne ne sait répondre de manière satisfaisante à ses questions. Alors, elle décide de réfléchir toute seule et d'écrire un livre où elle notera les résultats de ses réflexions. A force de se creuser la tête, elle trouve que c'est le Père Noël qui est la cause de tout. Ensuite, elle découvre que ce sont les cloches (de Pâques) qui sont la cause de tout ce qui provient des oeufs. Enfin, c'est Dieu qui a créé les hommes pour assurer le confort des rats qui profitent de leurs maisons et de leurs provisions. Ainsi le monde, créé par le Père Noël, les cloches et Dieu, est parfait.

Une vie de toutes les couleurs, Janine Teisson. illustrations de Thierry Desailly, 1998
(individu et société, conformisme)
Martin Plastic vit dans un monde où, quand on quitte l'enfance. il faut aller au grand magasin s'acheter, suivant ses goûts et ses moyens, une Boîte de Vie, qui détermine la vie que l'on aura. Mais Martin hésite tellement que le délai finit par être dépassé et il se retrouve sans Boîte de Vie : SBA : Sans Billet d'Avenir. Pour échapper aux brigades de l'Avenir qui obligent les SBA à avoir une Vie standard, il se réfugie dans la maison et le jardin de sa grand-mère où il mène une vie à sa manière, au milieu de la nature, rendant service aux autres. Il se fabrique une fausse Boîte de Vie, si jolie que tous les voisins lui apportent les leurs pour qu'il les embellisse. Il tombe amoureux d'une jeune fille qui elle aussi a une fausse Boîte, pleine de jolies choses. Ils se marient et attendent leur premier enfant : ”Sanboîte ”.


Peur bleue chez les souris grises, Jo Hoestlandt, illustrations de Serge Ceccarelli
(peur, peur de l'autre, égoïsme, exclusion)
Les petites souris grises mènent une vie confortable et agréable au pied d'une grosse montagne. Un jour, s’échappe de la montagne une grosse fumée et elles entendent une voix qui appelle au secours. Terrorisées, elles se cachent et se bouchent les oreilles pour ne pas entendre les cris. Une de leurs compagnes plus courageuse leur fait honte et arrive à les décider à aller voir ce qui se passe. Elles découvrent la cause de leur terreur : une petite souris blanche, perdue, qui vient d'un pays si pauvre qu'elle a voulu se sauver pour venir de l’autre côté de la montagne en espérant trouver une vie meilleure. Les souris grises, émues, l’adoptent et l’emmènent chez elles.

2) collection “ Les albums tendresse ”
Des albums qui se situent dans la tradition du l’album au sens premier du mot, l’album amicorum, la “ liste d’amis ” du XVIII° siècle)
Une simple histoire d’amour, Piotr Wilkon, illustrations de Josef Wilkon, 1997
(différence, racisme)
Bruno le léopard tombe amoureux de Lisa la panthère noire : amour impossible, car tout les sépare, leur couleur, les préjugés de leurs familles. Mais l ‘amour sera plus fort que tout, Bruno et Lisa se marieront et auront : un enfant jaune et noir et un enfant noir et jaune ! Illustrations particulièrement ravissantes.

ALBUMS

II L’Ecole des Loisirs, Pastel :

Le seigneur des vents, texte de Maggie Pearson, illustrations de Helen Ong, 1996.
(Liberté, incarcération)
Un homme capture un aigle royal pour le dresser à chasser à sa place. Mais l'aigle refuse de se laisser dresser. L'homme, furieux, l'enferme dans une cage et le laisse pendant des semaines et des semaines. L'aigle devient triste et malade, ses plumes se ternissent, ses yeux ne brillent plus comme avant. Un jour, la nièce de l'homme vient lui rendre visite. Elle découvre l'aigle royal dans sa cage. Elle est triste de voir un si bel oiseau dans un tel état. Elle le montre à son oncle qui a honte de ce qu'il a fait. Il le relâche, mais lorsqu'il ouvre la cage, l'aigle ne s'envole pas, il ne sait plus battre des ailes, il reste dans la cour et picore des graines avec les poules. La petite fille et son oncle décident de le ramener chez lui. Ils grimpent jusqu'au plus haut sommet et l'aigle se souvient, il respire l'air des hauteurs, il déploie ses ailes et s'envole.



Flon-Flon et Musette, texte et illustrations de Elzbiéta, 1993.
(Guerre, amitié, séparation)
Flon-Flon et Musette sont deux amis lapins inséparables. Lorsqu'ils seront grands, Flon-Flon se mariera avec Musette. Mais un jour, la guerre est là. Les deux lapins ne peuvent plus jouer ensemble, ils sont séparés par une haie d'épines. La guerre dure très longtemps puis, enfin, elle s'arrête. Le papa de Flon-Flon est de retour, un bras en écharpe, une jambe en moins. Mais Flon-Flon comprend que la guerre n'est pas morte, elle n'est qu'endormie, la haie d'épines est toujours là. Malgré tout, les deux amis se retrouveront, Musette a fait un petit trou dans la haie pour rejoindre Flon-Flon.


Eva ou le pays des fleurs, texte de Rascal, illustrations de Louis Joos, 1994
(travail des enfants, misère)

Eva, petite fille de 10 ans, vend des fleurs la nuit dans une ville toute grise. Elle est orpheline, elle vit avec Momo qui l'a recueillie et emmenée dans son pays. Elle doit travailler pour pouvoir repartir dans son pays des fleurs, Momo le lui a promis. Mais elle ne le croit plus depuis qu'il s'est acheté une belle voiture avec ses économies. Un jour les gendarmes viennent arrêter Momo. Eva, après un geste d'adieu, part pour son pays des fleurs.


Le monde à l'envers, textes et illustrations de Mano Ramos, 1995.
(regard d'autrui, différence)

Rémi vit dans un monde où tout est à l'envers, même ses parents ont la tête en bas. Le petit souriceau est très triste car ses camarades se moquent de lui. Un beau jour, il décide de parcourir le monde pour trouver des gens comme lui. Après un long périple, il rencontre enfin quelqu'un qui a la tête à l'endroit. Lorsqu'il veut le rejoindre, il tombe et dans sa chute le monde bascule. Il retourne parmi les siens, heureux d'être enfin dans un monde où tout est à l'endroit.



Fanchon, Rascal, illustrations de Sophie , 1997
(identité, authenticité, oser être soi)
Fanchon est une petite lapine qui ne vit que pour faire plaisir aux autres et faire ce qu’on attend d’elle. Si l’on n’attend rien, elle n’est rien. Elle est très malheureuse de tous ces masques qu’elle se croit obligée de porter. Un jour, elle les jette dans un grand feu et découvre la lumière et la beauté.

Bibi, texte et illustrations de Elzbieta, 1998
(relation mère-enfant, place dans la famille, identité, devenir grand, devenir soi)
Bibi est le fils d’une reine qui a quitté son roi. Il est donc le petit roi de sa maman qui lui passe tous ses caprices, y compris celui de dormir avec elle dans son lit. Bibi voudrait savoir voler comme les autres oiseaux, mais sa maman a toujours peur qu’il se fasse mal. Il ne la quitte jamais et reste petit. Mais un jour, il essaie de voler en cachette et comprend qu’il est devenu grand.

Petit-Gris, texte et illustrations de Elzbieta, 1995
(misère, injustice)
Petit-Gris a attrapé la pauvreté. Il est obligé de quitter sa maison avec ses parents. Des gens riches veulent adopter Petit-Gris, mais ses parents refusent. Ils arrivent à la mer et se fabriquent une île flottante. Les chasseurs les poursuivent parce qu’ils n’ont pas de papiers. Avec une éponge trouvée sur la plage, Petit-Gris efface les chasseurs, la misère, la laideur.

III L’Ecole des Loisirs
Je voulais te dire, texte et illustrations de Jennifer Dalrymple, 1998
(langage, incommunicabilité, solitude)
Un petit garçon joue à côté de son papa qui lit tout le temps le journal. Il voudrait lui parler, lui dire plein de choses, mais lorsqu’il essaie, les mots restent bloqués dans sa gorge. Alors il fuit, retrouver Meüle, son ami imaginaire. Même en sa présence, le petit garçon reste très malheureux et lorsqu’il veut l’expliquer à son ami, là aussi les mots restent bloqués dans sa gorge. Meüle comprend et tout doucement, met deux doigts dans la bouche du petit garçon et tire un long ruban de papier où sont écrites toutes les pensées de l’enfant. Celui-ci rentre chez lui et tend le papier à son papa qui le lit et serre très fort le petit garçon dans ses bras.

Bonjour, Madame la Mort, Pascal Teulade, illustrations de Jean-Claude Sarrazin, 1997
(vieillesse, mort)
Une très vieille paysanne reçoit un jour la visite de la Mort qui vient pour la prendre. Comme cette dame est sourde, elle ne comprend pas ce que lui veut ce personnage et elle lui propose de devenir son amie. Comme la Mort la trouve très sympathique, elle n’ose pas refuser et s’installe chez elle. Elles vivent comme deux bonnes amies. Mais la Mort doit partir, car on ne peut se passer d’elle dans le monde. Elle organise une belle fête à la vieille dame pour son centième anniversaire, et, au petit matin, la grand-mère ayant soufflé toutes ses bougiers, annonce à la Mort qu’elle est prête ...

Mauvaise caisse ! Texte et illustrations de Ole Konnecke, 1996
(rêve et réalité, imaginaire)
Fred découvre une caisse pleine de livres au grenier. Il les lit un par un et peu à peu il vit l’histoire si intensément que les personnages envahissent sa chambre. Mais à la lecture du dernier roman, au moment crucial de l’histoire, il lit : “ L’histoire s’arrêta parce que le petit garçon avait tout rêvé. ” Fred est furieux parce que tous les personnages disparaissent et qu’il se retrouve tout seul avec cette histoire inachevée. Il donne un coup de pied dans la caisse en disant : “ De tous les trucs faciles, c’est vraiment celui-là le plus tarte ! un rêve ! ”

Le secret, de Anaïs Vaugelade, 1996
(connaissance, passage du concret à l’abstrait)
Poule a un secret. Chat aimerait bien avoir un secret, lui aussi, mais comment faire : il n’en a jamais vu, il ne sait pas comment c’est fait : comment reconnaître quelque chose qu’on n’a jamais vu ? Chat part à la recherche d’un secret. Mais il n’en trouve pas. Il rentre à la maison et Poule lui dit : “ J’étais très inquiète, où étais-tu ? “ “ Ah ! répond Chat, c’est mon secret ! ”

Le loup rouge, de Friedrich Karl Waechter, 1998
(identité, liberté, mort)
Loup rouge est en réalité un petit chien. Mais un jour où il a été abandonné par ses maîtres à cause de la guerre, il est recueilli et élevé par une louve. Il devient donc un loup. Mais un autre jour, des chasseurs tuent sa mère louve. Il est recueilli cette fois par une petite fille et redevient un chien ... A la veille de mourir, il se repasse le film de sa vie et la trouve belle et bien remplie. Un album étrange et poétique, qui interroge sur le sens de la vie et de la mort.

Méchante, par Nadja, 1998
(méchanceté, gentillesse, violence)
Paula a une poupée qu’elle aime beaucoup, mais un jour de méchants garçons la lui cassent. Paula est inconsolable. Pendant la nuit, une fée lui répare sa poupée et c’est bien mieux qu’avant, car maintenant la poupée est vivante et parle. Seulement elle est méchante et suggère à Paula toute sorte de méchancetés qui éloignent peu à peu d’elle tous ses amis. Paula se retrouve seule. Heureusement, la poupée sera désensorcelée et deviendra gentille, et Paula aussi.

Un chat est un chat, de Grégoire Solotareff, 1997
(identité, s’accepter soi-même)
Narcisse est un chat qui n’est pas content d’être chat . Il essaie d’être loup, lion, chien ... mais cela ne lui réussit pas du tout. Finalement, il comprend qu’il est très bien comme il est et que c’est comme ça que ses amis le préfèrent.

IV Hachette Jeunesse
Alice sourit, de Jeanne Willis et Tony Ross, 1999
(différence, tolérance)
Alice est une petite fille qui fait tout comme les autres enfants : dessiner, faire des grimaces, faire de la balançoire, nager, rire ... A chaque page, on voit Alice dans ses différentes activités. Ce n’est qu’à la dernière page qu’on la voit en entier, dans son fauteuil roulant. Un livre très fort et très beau.

V Gautier-Languereau
La sagesse de Wombat, de Mickaël Morpurgo et Christian Birmingham, 1999
(la pensée et l’action)
Wombat est un petit animal qui ne sait faire que deux choses : creuser des trous et penser. Les autres qui savent courir, sauter, grimper aux arbres, chasser ... se moquent de lui. Mais le jour où la savane brûle, tout ce qu’ils savent ne leur sert à rien. Par contre, Wombat, lui, réfléchit et pense qu’en creusant un grand trou, tous les animaux pourront se mettre à l’abri du feu. Ainsi, il les sauve tous. C’est bien utile de penser !

VI Milan
7 souris dans le noir, de ED Young, 1992
(connaisance, sagesse)
7 souris font une étrange découverte : chacune de son côté cherche à identifier la chose : pour l’une, c’est une corde, pour l’autre, une falaise, pour une 3° un serpent ... En fait, il s’agit d’un éléphant, et c’est la dernière souris, qui représente un peu toutes les autres, qui découvre la clé de l’énigme en ne se contentant pas d’un fragment de la chose mystérieuse, mais en l’explorant dans son entier. “ Savoir est un peu mieux que rien, mais le sage ne connaît que ce qu’il a vu en entier. ”

VII Editions du Rouergue
Les petits bonshommes sur le carreau, Texte et illustrations d'Isabelle Simon et Olivier Douzou, Editions du Rouergue, 1998.
(Misère, exclusion sociale)

Un petit bonhomme est dessiné sur le carreau embué d'une fenêtre. Il regarde au-dehors et voit des petits bonshommes dans le froid, couchés sur la paille, dans la misère, côté verso. Le petit bonhomme est né sous une bonne étoile, côté recto. De l'autre côté, du côté où il fait froid, les bonshommes rêvent à une belle étoile, entre les poubelles, sur le pavé. Mais lorsque le rideau de la fenêtre sera tiré, le petit bonhomme se retrouvera du côté où il fait froid, côté verso.

VIII Casterman, Albums Duculot
Longtemps, texte de Claude Clément, illustrations de Jame's Prunier, 1997
(Mémoire, temps)
Une vielle est posée dans un coin de l'atelier, elle ne chante plus, elle ne joue plus, tout le monde l'a oubliée depuis longtemps, sauf le luthier qui l'a fabriquée. Autrefois, elle était de toutes les fêtes, mais les gens se sont lassés de sa voix un peu fêlée, un peu usée, un peu grinçante, à demi fanée.Mais, un jour, le luthier prend la vielle et se rend sur la place du marché. Il commence à jouer et tout le monde se retourne, petits et grands, jeunes et moins jeunes et ils se mettent à danser au son de la vielle, un peu usée, un peu fanée.




Classement par sujets :
langage, communication : L’étrange guerre des fourmis
Je voulais te dire

esprit critique : Le boa cantor

métaphysique : Marguerite et la métaphysique

identité : Une vie de toutes les couleurs
Fanchon
Bibi
Le loup rouge
Un chat est un chat

relations sociales,
autrui : Une vie de toutes les couleurs
Peur bleue chez les souris grises
Une simple histoire d’amour
Le monde à l’envers
Alice sourit

violence : L’étrange guerre des fourmis
Flon-Flon et Musette
Méchante

rêve et réalité : Mauvaise caisse !

connaissance : Le secret
7 souris dans le noir

la pensée et l’action : La sagesse de Wombat

le temps : Longtemps

l’exclusion sociale,
la misère : Petit-gris
Eva et le pays des fleurs
Les petits bonshommes sur le carreau

la liberté : Le seigneur des vents

la mort : Bonjour, madame la Mort

Réponses d'élèves de primaire français (véridiques !)
1-Dans la phrase " Le voleur a volé les pommes " , où est le sujet?
Réponse : " En prison. "
2-Le futur du verbe " je baille " est?
Réponse : " je dors " .
3-Que veux dire l'eau potable?
Réponse : " C'est celle que l'on peut mettre dans un pot " .
4-Qu'est-ce qu'est un oiseau migrateur?
Réponse : " C'est celui qui ne peut que se gratter la moitié du dos ".
5-Quoi faire la nuit pour éviter les moustiques?
Réponse: " Il faut dormir avec un mousquetaire " .
6-À quoi sert la peau de la vache?
Réponse : " Elle sert à garder la vache ensemble " .
7-Pourquoi le chat a-t-il quatre pattes?
Réponse : " Les deux de devant sont pour courir, les deux de derrière pour
freiner " .
8-Quand dit-on " chevaux " ?
Réponse : " Quand il y a plusieurs chevals "
9-Qui a été le premier colon en Amérique?
Réponse: " Christophe " .
À la fin les soldats en ont assez...
- d'être tués.
Je me réveille et à ma grande surprise...
- je suis encore vivant.
La nuit tombée...
- le renard s'approcha à pas de loup.
10-L'institutrice demande: Quand je dis « je suis belle » quel temps
est-ce?
- Le passé, madame
Pourquoi les requins vivent-ils dans l'eau salée?
- Parce que dans l'eau poivrée, ils tousseraient tout le temps.

Ajouter un commentaire

Nouveau commentaire