PhiloVIVE ! La philosophie orale et vivante

La France n'a pas perdu une bataille. Nous pleurons nos morts. Pas notre défaite. Une bataille rangée est, justement, rangée. Dans une bataille, deux ennemis se font face. Courageusement. Ce vendredi 13 novembre 2015, des humains dansaient au Bataclan, quand, dans leur dos, des fous armaient leurs kalachnikovs. Il n'y a pas eu bataille mais tuerie. Des hommes ne se sont pas battus, non. Des citoyens ont été abattus. Par surprise. Sans raison ni semonce. Par des fous furieux (pas des soldats, non : des soldats appartiennent à un Etat, un vrai). Leur problème psychiatrique n'est pas politique. Ils ont été manipulés par des marionnettistes se prétendant politiques. Les manipulateurs eux-mêmes seraient surpris d'apprendre que la politique, étymologiquement, est le pouvoir exercé par et pour le citoyen.

Ne confondons pas l'Etat, avec un E majuscule, et leur état mental, minuscule : ne prenons pas au sérieux le prétendu "état islamique", qui ne mérite aucune majuscule car il n'est pas un Etat et il fait honte aux musulmans. Notre Etat est un Etat de droit. Attachons nous à le revendiquer, quand bien même les plus lâches prétendraient n'y rien comprendre.

La première vraie bataille à regagner, courageusement, est celle de l'intelligence : si notre système scolaire peut laisser germer l'obscurantisme, voire, pire, le nourrir, nous avons à mieux cultiver notre jardin.

Nous avons du boulot. Et ça tombe bien, la révolte, l'indignation que nous ressentons devant les faits, nous empêchent de dormir. Au travail ! Le fait d'être agressés nous empêche de laisser (paresseusement, lâchement) notre raison dormir. Nous n'aspirons plus au repos. Travailler, s'y mettre, s'engager, s'impliquer, ça n'est pas se battre pour détruire : ça n'est pas faire la guerre. Encore une fois, il n'y a pas de guerre, juste des disjonctés du bulbe. Travailler, c'est oeuvrer pour la Cité (en grec "POLIS", si si, ce mot qui a donné "politique"). C'est se consacrer à faire avancer l'intelligence commune, pour vivre ensemble.

Comme le dit Caroline Fourest, "C'est la France des Lumières, démocratique et laïque, qu'ils haïssent. Aimons-la. Plus fort que leur haine." Travailler, c'est aimer avec lucidité, se consacrer à cette culture fondamentale, qui nous permet à tous de nous épanouir. Il n'y a pas de bonne guerre. Il n'y a pas de guerre. Il y a une belle Cité, à laquelle doivent se consacrer coeurs et âmes pour vivre ensemble.

Bon travail !

François Housset