Prenons pour fou celui qui perd le contrôle de lui-même. Tout homme, aussi sage soit-il, peut dire “je suis un peu fou” en constatant qu’il y a une logique qui le dirige à son insu et qu’il est impossible de la contrôler complètement : "tant pis" !?
C’est faire preuve de lucidité que de se reconnaître fou. Jusqu’à un certain point (difficile à déterminer tant les critères sont flous), sage est l'homme disposant d'assez de présence d’esprit pour ne pas s’accrocher obstinément à sa raison défaillante. Il faut bien se baigner dans des délires collectifs : à quoi bon garder la raison si le monde est fou ? C’est lourdingue d’essayer d’avoir raison sans arrêt. D’où l’envie d’accorder à l’intelligence son repos, et éprouver la “sagesse d’être fou”... Il peut être opportun de larguer les amarres pour atteindre une sérénité inatteignable sinon. Comment “faire le fou” sans être fou ? Doit-on choisir entre donner un sens à sa vie ou une vie à ses sens ? Ce bonheur que l’on peut éprouver, fugacement, à “être fou”, est-ce que demain nous l’aurons encore ? Comment rationnellement opter pour la folie !?